Il est pour le moins ardu de brosser un tableau national des syndicats en développement local et régional de la fédération. Depuis les coupes austères du gouvernement Couillard mises en œuvre entre autres par le ministre Moreau l’hiver et le printemps derniers, chaque région se retrouve maintenant avec des réalités et des organismes différents en matière de développement local et régional. Les élus municipaux ont fait des choix pour chacune de leur région. Ces choix sont variés et aux conséquences différentes pour chaque syndicat concerné.

Les syndicats de ce secteur ont perdu de nombreux membres et certaines de ces associations de travailleurs et travailleuses n’existeront tout simplement plus dans les prochains mois.

  • Les Conférences régionales des élus (CRÉ) ont été abolies et ferment leurs portes.
  • Dans de nombreux cas le mandat des Centres locaux de développement (CLD) a été repris par des organismes municipaux, mais pas partout.
  • À Montréal, certaines Corporations de développement économique communautaire (CDEC) ont disparu alors que d’autres concentrent leurs activités en fonction des sources de financement ou des programmes subsistants (Carrefour jeunesse-emploi, Emploi-Québec, Développement économique Canada…).

C’est par voie législative et budgétaire que le gouvernement Couillard a procédé à l’abolition des CRÉ et aux multiples réaménagements liés aux CDEC et aux CLD. Cette législation comporte des dispositions précisant que les nouveaux organismes de développement local et régional ne sont pas liés par les conditions de travail (article 45 du Code du travail). Le service juridique de la CSN a évalué la législation libérale et a recommandé une contestation constitutionnelle de ces dispositions contrevenant aux libertés d’association et de négociation.

Dans son mémoire présenté à la commission parlementaire qui a traité de cette législation, la CSN demandait que soit retirée cette disposition imposant une discrimination aux travailleuses et travailleurs syndiqués des CRÉ. En plus de persister, le gouvernement s’est acharné en étendant cette disposition aux CLD et aux CDEC, par un amendement déposé le jour même de l’adoption sous le bâillon du projet de loi.En plus de détruire le modèle québécois de développement local et régional, le gouvernement libéral a bafoué, dans son obstination idéologique, les droits des travailleurs et travailleuses.

Face à toutes ces coupes en matière de développement régional et à plusieurs autres, la coalition « Touche pas à mes régions ! » réclame le rétablissement d’une concertation avec les régions de même que la nomination d’un ministre qui y serait dédié.

 

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