Dans le Journal de Montréal du 27 avril 2015, Richard Béliveau publie un article ramenant les mêmes arguments qu’on oppose à l’homéopathie depuis 200 ans. Et il s’appuie sur un récent rapport déposé par le National Health and Medical Research Council (NHMRC), en Australie.

Monsieur Béliveau, et autres, qui ont transmis les conclusions de ce rapport, ne semblent pas être au fait des sérieux problèmes de méthodologie communiqués clairement au NHMRC lors des consultations publiques avant dépôt.

D’abord, on a arbitrairement et volontairement écarté trois études importantes sur le traitement de la diarrhée chez les enfants (Jacobs et al, 2003), du rhume des foins (Wiesenauer & Lüdtke, 1996) puis des vertiges (Schneider et al, 2005).

Mais là n’est pas le pire.

Pour chacune des maladies traitées par homéopathie, le NHMRC a évalué plusieurs traitements complètement différents, comme si c’était un seul et en donnant plus de poids aux traitements inefficaces. Cette façon de procéder est sans précédent et sans fondement. Dans un rapport correctement préparé, tous les traitements existants ne sont jamais mis dans le même panier pour déterminer si une médecine (conventionnelle ou non), dans son ensemble, est capable de traiter une maladie spécifique.

 Ce rapport n’est pas le premier, fort heureusement. Le gouvernement suisse avait mandaté un groupe d’experts indépendants en 2011 (Bornhöft et Matthiessen). Toutes les publications internationales sur les preuves de l’efficacité de l’homéopathie avaient été évaluées. La conclusion : l’homéopathie est efficace si elle est pratiquée adéquatement par des homéopathes.

Si monsieur Béliveau avait eu connaissance des erreurs graves du rapport australien, nous croyons que son intégrité l’aurait incité à écrire son article différemment. Puis, la connaissance des récentes découvertes sur les nanoparticules retrouvées dans les dilutions homéopathiques l’aurait sûrement amené à écrire qu’il n’y a pas que du sucre et de l’eau. Enfin, comment expliquer l’effet placebo sur les nourrissons, les animaux et les plantes ?

L’homéopathie est la médecine non conventionnelle la plus utilisée dans le monde et est enseignée dans les universités d’Australie, de France, de Norvège, du Brésil, de l’Argentine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, du Mexique et du Portugal. Les études sur son efficacité s’accumulent. La toute dernière a été réalisée dans un hôpital de Mexico sur 133 femmes présentant des symptômes de dépression (Macías-Cortes et al, 2015).

En Ontario, elle est une profession régulée par un ordre professionnel depuis le 1er avril 2015.

 Paul Labrèche, H.D.

Président du Syndicat professionnel des homéopathes du Québec (FP-CSN)

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