À la suite d’une rencontre avec le ministère de la Santé et des Services sociaux sur l’implantation du projet Optilab, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se dit inquiète face à l’absence de réponse concernant des éléments majeurs dans le déploiement du controversé projet. Selon la centrale, la question du transport et de la main-d’œuvre constituent des illustrations flagrantes de l’improvisation dans le dossier. « On laisse planer le mystère sur la nature publique ou privée de la gestion du transport des échantillons en évoquant la possibilité que le choix relève des 11 laboratoires serveurs. De plus, le moyen d’assurer la traçabilité des échantillons n’a toujours pas été identifié. Or, une standardisation s’impose pour garantir l’efficience dans les transferts des échantillons et dans la conservation de leur intégrité, partout au Québec. Seul le système public peut l’assurer », plaide d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

« Tout est très préliminaire concernant le transport des échantillons. À ce stade-ci, le gouvernement est encore en train d’analyser ce qui se fait à Héma Québec! Pourtant, il a mis le pied sur l’accélérateur pour implanter Optilab et multiplier les transferts d’échantillons. Mais le système de transport n’est toujours pas adapté, malgré les grandes distances parcourues! Cela présente un risque pour la santé de la population dont le gouvernement devrait se préoccuper », lance également le vice-président de la CSN.

« Le ministère affirme que les employé-es sont le volet clé du projet Optilab. Mais on a plutôt l’impression du contraire avec le transfert de personnel et les abolitions de postes annoncées. Ce que dit le gouvernement ne se concrétise pas dans les faits et suscite plusieurs questionnements », souligne la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau.

« Le ministre Barrette est en train de créer le chaos, s’inquiète la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Mélissa Gaouette. Nous le répétons : un moratoire s’impose sur le déploiement du projet dans l’ensemble du territoire, le temps de procéder aux travaux et aux consultations requises. Il faut absolument s’assurer que le projet dans sa forme actuelle soit viable, ce dont on doute fortement. Sa mise en œuvre doit se faire en toute sécurité et en tout respect pour la population et les salariés des laboratoires. »

Jean Lacharité rappelle finalement que la CSN est la seule organisation à avoir négocié la lettre d’entente numéro 7 établissant un comité paritaire syndical-patronal sur lequel siègent notamment trois technologistes. La centrale est également la seule à s’être dotée d’une structure élargie permettant aux employé-es du terrain de faire entendre leur voix. « À la CSN, nous tenons à ce que les personnes directement concernées par Optilab puissent participer activement aux discussions. Il faut éviter que tout ne soit concentré entre les mains des médecins, comme le souhaite le ministre Barrette », conclut-il.

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