Au lendemain de la Journée internationale de la sage-femme, le 5 mai, la direction du programme pour la pratique sage-femme de l’Université de Trois-Rivières, les étudiantes sage-femme et le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) s’inquiètent grandement du lockout décrété le 1er mai à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elles demandent à l’institution d’y mettre un terme immédiatement.

Pas moins de 24 finissantes devaient commencer à travailler dès le mois de mai, dans un contexte de grave pénurie de sages-femmes au Québec. L’UQTR est la seule université québécoise à offrir la formation de sage-femme. « Nos étudiantes sont attendues avec impatience dans les maisons de naissances pour répondre aux services à la population. Leur présence est essentielle pour pallier le manque de ressources et le remplacement de vacances. Leurs contrats de service établis avec les établissements seront compromis si elles ne peuvent être diplômées rapidement », mentionne Lucie Hamelin, directrice du programme à l’UQTR.

Déjà difficile, l’accessibilité aux services de sage-femme offerts dans plusieurs CISSS et CIUSSS du Québec est maintenant compromise. La présidente du RSFQ, Mounia Amine, ne cache pas son inquiétude grandissante et son incompréhension face aux mesures prises par l’UQTR : « Depuis deux ans, plusieurs contrats sont affichés à répétition, les équipes ne réussissent pas à recruter de nouvelles sages-femmes. De nouveaux services de sage-femme sont actuellement en démarrage après de nombreuses années d’attente sur le terrain, mais il y a un manque de ressources humaines aujourd’hui pour répondre aux besoins des familles du Québec. Le conflit à l’UQTR doit se régler dans les plus brefs délais pour que ces 24 futures diplômées puissent prêter main-forte sur le terrain. ».

Gabrielle Filiou-Chénier, présidente de l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec ajoute : « Les finissantes sont prêtes à travailler, mais le conflit actuel met en péril leur diplomation. Nombre d’entre elles ne pourront honorer les contrats qui leur ont été attribués. Les stages à débuter sont sur la glace, ce qui retarde ainsi toutes les cohortes dans l’atteinte de leurs objectifs cliniques. La durée du conflit aura un impact direct sur le nombre de nouvelles sages-femmes prêtes à intégrer le réseau cette année et les suivantes. »

Aujourd’hui, les divers acteurs de cette profession prennent la parole pour dénoncer cette situation et sonner l’alarme afin d’éviter des bris de services potentiels advenant un retard de la diplomation, compte tenu du manque criant de sages-femmes, et ce, dans toutes les régions du Québec. Les impacts de ce lockout seront immédiats et affecteront autant le développement que le maintien de ces services de première ligne aux femmes et aux familles du Québec. « Nous demandons aujourd’hui la fin du lockout. L’Université doit faire marche arrière et prendre conscience des impacts dévastateurs de cette action sur l’ensemble de la société. Si elle n’agit pas, le RSFQ a l’intention d’interpeler le ministère de la santé et des services sociaux pour qu’il s’en mêle. Ça ne peut pas durer », conclut Mounia Amine.

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