Dans le réseau de la santé et des services sociaux, plus de 25 titres d’emplois sont liés à la prévention (hygiène, archives, santé et sécurité, santé publique, etc.) au sein du personnel professionnel et technique. Il s’agit d’un secteur particulièrement affecté par les récentes réformes du réseau. Toutefois, la FP a été de toutes les luttes pour défendre le rôle primordial de la santé publique en faisant de nombreuses pressions sur le gouvernement afin que l’expertise de nos membres soit mise à profit.

Santé publique: une perte d’expertise importante

En santé publique, le personnel professionnel et technique contribue au développement des programmes de prévention pour les maladies chroniques, les maladies transmissibles sexuellement, les saines habitudes de vie ou encore à la lutte contre la pauvreté en agissant sur les déterminants sociaux de la santé.

Les experts en santé publique détiennent une connaissance du terrain primordiale. Cette connaissance spécifique permet de moduler les programmes pour les adapter régionalement, puisque les indicateurs de santé varient d’une région à l’autre, et de distribuer les ressources selon les besoins de la population sur l’étendue du territoire pour ensuite évaluer si les objectifs ont été atteints. Cependant, la réorganisation de nombreux programmes de prévention, au nom de la lutte à la bureaucratie, a entraîné une perte d’expertise importante tout en affectant directement la population. Les compressions de 30 % au sein des nouvelles directions de la santé publique se traduiront à terme par l’aggravation des problèmes de santé au sein de la population québécoise et ce sont les populations les plus vulnérables qui écoperont davantage.

La FP milite depuis des années pour le maintien de la prévention sur le plan régional. Dès le dépôt du projet de loi 10 et l’annonce des coupes en santé publique, nous avons sonné l’alarme. Or, nous assistons aujourd’hui à la concrétisation d’une catastrophe annoncée. Sur le terrain, nous constatons plutôt un abandon de l’accompagnement nécessaire offert par les experts régionaux, dont environ le tiers des effectifs a été supprimé, compromettant ainsi la capacité de diagnostiquer les problèmes de santé de la population.

La FP-CSN est également dans l’attente de la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS), dont la portée se veut intersectorielle et vise à cibler les divers déterminants de la santé par des mesures structurantes. La FP souhaite donc que cette politique contribue à améliorer la santé et la qualité de vie de la population et à réduire les inégalités sociales, mais demeure vigilante compte tenu des coupes et de la centralisation abusive opérée récemment par le gouvernement du Québec. En effet, la fin de l’accompagnement des médecins par les directions régionales de santé publique pour la mise en place de programmes de prévention (suicide, violence conjugale, infections transmissibles sexuellement, tabagisme, soutien à l’allaitement, etc.), ont déjà occasionné des impacts concrets sur les services à la population.

Malgré tout, le gouvernement réitère dans ses discours publics l’importance de cet accompagnement des acteurs du réseau, « considéré comme un levier incontournable pour contribuer au développement continu des pratiques ». Implanter des programmes de prévention est crucial, mais il faut également se donner les moyens de les mettre en pratique.

Un long combat pour le maintien des agences

Représentant la grande majorité du personnel professionnel et technique des anciennes agences de la santé publique, la FP s’est démarquée par de nombreuses représentations auprès du gouvernement afin de sauvegarder l’expertise en santé publique et empêcher la dispersion de l’expertise et une redéfinition trop floue de leur tâche, notamment par la mise sur pied du groupe de travail sur la tâche des APPR, visant à faire reconnaître leur travail et à valoriser leur expertise au sein des agences, ainsi que par la mise sur pied du groupe SOS Agences. Dans le cadre de la réforme, nous avons également revendiqué un processus de mutation volontaire pour les départs à la retraite et travaillé au développement d’une transmission de l’expertise avant la retraite d’un APPR. Conséquemment, des syndicats de la FP ont été en mesure d’inscrire une clause à cet effet dans leur convention collective locale.

En somme, nous avons fait pression sur le gouvernement afin que leur expertise soit mise à profit dans les nouveaux établissements.

Pour consulter les fiches des différents titres d’emploi dans le secteur de la prévention et de la santé publique, consultez la colonne de droite.