Le Conseil d’administration doit prendre position le 6 décembre prochain, à la suite d’une recommandation du vice-recteur à l’enseignement et à la réussite de l’UQO. Or, cette recommandation découle elle-même d’un vote serré de la Commission des études (6 en faveur, 5 contre et une abstention) pris le 11 novembre 2021.

Dans une lettre adressée au conseil d’administration, le syndicat souligne le manque de cohérence entre la volonté de renforcer le rayonnement de l’université et une gestion comptable à courte vue qui plombe les perspectives de croissance à plus long terme.

Le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO) a également fait part de ses doléances lors d’une rencontre avec la rectrice, Murielle Laberge, le 24 novembre dernier. Le président par intérim du SPUQO, Vincent Boutonnet, reconnaît que cette décision découle d’une baisse des inscriptions à l’UQO depuis quelques années, mais soutient que le remède choisi entraînera un effet démobilisateur sur la communauté universitaire.

« Nous avons consenti des efforts énormes durant la pandémie pour maintenir une offre de service de qualité, rappelle-t-il. Cela a entraîné une surcharge de travail importante pour la gestion de l’enseignement à distance, des inscriptions ou encore de l’évaluation de la qualité de l’enseignement. Nous avons assumé de nombreuses tâches qui n’étaient prévues dans aucun document institutionnel parce que nous avons à cœur la qualité des services et le rayonnement de l’institution universitaire. Mais en retour, nous constatons le peu de reconnaissance offerte par l’employeur. Les coupes de postes sont ressenties comme une gifle par le corps professoral. On se tire dans le pied avec une telle décision ! »

La ministre McCann interpellée

La Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN), qui représente 1500 professeurs du réseau UQ, s’inquiète de la tendance dans le réseau universitaire visant à couper des postes névralgiques au bon fonctionnement de l’université. La vice-présidente responsable du secteur universitaire à la FP-CSN, Catherine Lanaris, estime que l’usage de fonds dédiés aux ressources humaines pour payer des infrastructures envoie un bien mauvais signal au corps professoral, tout en pavant la voie à une perte d’expertise au sein de l’université. « N’avons-nous pas appris des difficultés que vit actuellement le réseau de la santé ? »

Mme Lanaris a d’ailleurs abordé la question du financement des universités et de la répartition des fonds le 22 novembre dernier lors d’une rencontre avec la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann. Cette dernière, qui s’est dite très préoccupée par la gestion des finances et la reddition des comptes des universités, a souligné l’importance du développement des programmes universitaires ainsi que celle d’une bonne gestion et distribution des fonds.

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