Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ) est inquiet face aux nombreuses compressions qu’ont subies les universités québécoises au cours des dernières années.
En effet, les universités ont déjà encaissé des compressions de 72 millions de dollars en 2015-2016 et de 200 millions en 2014-2015 et le gouvernement québécois projette de nouvelles coupes en remplaçant le financement public par une augmentation des droits de scolarité qui pénaliserait en particulier les étudiantes et étudiants étrangers. Ce type de financement occasionnerait une course aux étudiants internationaux et favoriserait les universités anglophones au détriment des universités francophones et des universités en région. Une mesure qui s’inscrit d’ailleurs dans une certaine marchandisation du savoir.
Le SPUQ s’oppose donc à ces coupes envisagées ainsi qu’à toute nouvelle compression dans les universités québécoises et réclame un réinvestissement public immédiat dans les universités grâce à une nouvelle formule de financement qui favoriserait l’accessibilité aux études supérieures du plus grand nombre. Pour le syndicat, l’éducation doit redevenir une priorité du gouvernement québécois. À une époque où la construction d’une société du savoir est un objectif partagé par tous, il est paradoxal de constater que le secteur de l’éducation soit si négligé par le gouvernement québécois.
Soulignons que l’UQAM a développé au cours des dernières années des champs d’activités qui permettent à l’institution d’être pionnière dans de nombreux champs de recherche et de création, notamment. Une expertise rendue possible par un réinvestissement consenti à l’UQAM à la suite du fiasco de l’îlot voyageur, mais qui se voit aujourd’hui fragilisée par les différentes compressions budgétaires. « Entre 2009 et 2014, l’augmentation de la population étudiante s’est élevée à 24 %. La moitié du corps professoral a été renouvelée, de nouveaux programmes ont vu le jour, plusieurs centres de recherche ont été créés et de nombreuses distinctions ont été accordées à notre institution d’enseignement, rappelle la présidente du SPUQ, Michèle Nevert, en compagnie de huit professeurs, titulaires de chaires de recherche et directeurs d’instituts présents lors d’une conférence de presse à l’UQAM. Nous souhaitons donc que l’université puisse continuer de conjuguer excellence et accessibilité, innovation et démocratie, créativité et humanisme. »
Les coupes budgétaires affectent donc les conditions d’apprentissage des étudiantes et étudiants ainsi que les conditions de travail du corps professoral. Parmi les nombreuses conséquences des coupes budgétaires, notons l’augmentation de la taille des groupes, la fermeture de laboratoires les fins de semaine et la réduction des heures d’ouverture des bibliothèques de l’UQAM.
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