Nous avons réalisé ce sondage ce printemps auprès du personnel professionnel et technique du réseau et il apparait clairement que les conditions de travail et de pratique ont été affectées par la réforme : surcharges de travail, augmentations des listes d’attente et diminution des services, ainsi que le présentéisme sont parmi les effets les plus visibles des décisions gouvernementales.
61,5 % des membres ont répondu qu’il y avait constamment ou fréquemment une surcharge de travail. Seulement 10 % des répondants ont indiqué avoir une charge de travail adéquate. Cette surcharge est perçue par 81 % des gens comme la principale conséquence des compressions budgétaires sur eux (on a l’impression que les compressions budgétaires ont été exercées sur eux). Viennent ensuite la dégradation des conditions de travail (59,9 %), l’ambiguïté de rôle (47,6 %) et l’augmentation des absences (46,4 %).
En plus des coupes de postes, les absences à court ou à long terme qui ne sont plus remplacées sont très problématiques. Ça fait moins de monde pour offrir les services. On demande de plus en plus aux gens de faire plus avec moins.
Les techniciens et les professionnels de la santé estiment aussi que les compressions ont causé une augmentation des délais d’attente pour les patients (70 %), une réduction de l’accès aux services (69 %), l’augmentation de la complexité des problématiques (51 %), des bris de services (38 %) ainsi qu’un déplacement géographique des services.
Selon le sondage, plus de la moitié des répondant-es ont été contraints au présentéisme au cours de la dernière année, c’est-à-dire qu’ils se sont sentis obligés de rentrer au travail même s’ils étaient malades. 53,7 % des 1031 répondants ont dit s’être présentés au travail malgré un état de santé physique ou psychologique qui aurait pu justifier leur absence. Souvent, lorsque les gens qui donnent les services s’absentent, ils savent que les clientèles n’auront pas de suivi, alors ils se sacrifient et mettent leur santé en jeu pour aider leurs patients.
Le sondage révèle aussi que près de 10 % des professionnels songent à quitter le réseau public d’ici les cinq prochaines années. C’est plus que le 7,4 % qui avait été relevé lors du dernier sondage, en 2014.
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