Près de 25 organisations professionnelles, syndicales et étudiantes invitent toutes les personnes préoccupées par l’éducation au Québec à participer au premier rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur qui se déroule du 18 au 20 mai 2017 à l’Université Laval, à Québec.
Seront à l’ordre du jour, dans le but d’inciter les pouvoirs politiques à faire de l’éducation une priorité nationale, les enjeux de la gratuité, de l’aide financière aux étudiantes et étudiants, de la marchandisation de l’éducation, de l’assurance qualité, du financement, de la gouvernance, de la formation continue, de l’accessibilité et de la recherche.
Plus de 400 personnes ont déjà répondu à l’appel lancé par le collectif. Soixante-dix panélistes dont Martine Desjardins, Pierre Doray, Hind Fazazi, Ethel Groffier, Éric Martin et Michel Seymour lanceront les discussions. La réflexion débutera par une table ronde animée par la journaliste et féministe Francine Pelletier et se poursuivra avec trois grandes conférences thématiques et quatorze ateliers sur différents défis et enjeux.
Une alliance devenue nécessaire
« Nous avons mis beaucoup d’énergie à renforcer les liens entre les groupes et les organisations qui réclament des changements dans la manière de financer, d’administrer et de développer le réseau québécois de l’enseignement supérieur et nous allons continuer à y travailler. Nous espérons que cet exercice nous permettra de développer une vision commune qui saura s’opposer à l’actuelle empreinte d’une logique marchande » soutient Véronique de Sève, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) .
Selon les organisateurs, réinvestir comme l’a fait dernièrement le gouvernement n’est pas tout. Après des années d’austérité et de compressions budgétaires, il faut dresser un bilan du fonctionnement et des missions des réseaux collégial et universitaire québécois. Pour Mario Beauchemin, 3e vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), « face à la concurrence entre les établissements d’enseignement supérieur et les problèmes du mode de financement, les organisations ont senti la nécessité de s’allier, comme en témoignent ces États généraux sur l’enseignement supérieur et les alliances antérieures pour la sauvegarde de l’accessibilité à l’enseignement collégial en régions et pour le réinvestissement dans les universités ».
Améliorer les conditions d’études
Il est impossible cependant de parler d’enseignement supérieur sans parler d’accessibilité. Historiquement, c’est une question qui préoccupe particulièrement les étudiantes et les étudiants. Selon Simon Telles, président de l’Union étudiante du Québec (UEQ), il y a lieu de s’interroger sur les mesures existantes : « Peut-on réellement parler d’accessibilité sans discrimination liée au sexe, à l’origine sociale ou culturelle et au territoire? Est-ce que le régime fiscal et le régime actuel d’aide financière aux études (AFE) sont suffisants pour atteindre l’égalité des chances? »
Pour Rose-Crevier Dagenais, présidente à la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), ce sera aussi l’occasion d’aborder la question des violences à caractères sexuels et de la santé mentale. « Nous désirons aborder le cas de campagnes qui sont menées afin de changer de façon durable des comportements ».
… et de la recherche
De son côté, Claude Fortin, vice-présidente de la Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), souhaite que les discussions puissent contribuer à améliorer les conditions de réalisation de la recherche. « Il y a actuellement une iniquité dans les conditions de la recherche en enseignement supérieur. L’intégrité de la science et la liberté académique sont fragilisées. Il est temps d’y voir » conclut-elle.
Initié à l’automne 2013, cet événement se veut une réplique aux orientations du gouvernement et des administrations. Les organisateurs feront un bilan en juin prochain et envisagent de tenir un second rendez-vous en 2018 afin de garantir le sain essor du réseau de l’enseignement supérieur à la veille des élections provinciales.
À propos
Les partenaires des États généraux de l’enseignement supérieur sont :
Association des Étudiantes et des Étudiants de Laval inscrits aux Études supérieures (ÆLIÉS), Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), Association québécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), Fédération des professionnèles (FP-CSN), Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), Fondation Paul Gérin-Lajoie, Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA), Nouveaux cahiers du socialisme (NCS), Nouvelle alliance pour la philosophie au collège (NAPAC), Regroupement des syndicats universitaires de la CSQ (RSU-CSQ), Syndicat des Étudiant-e-s Salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM), Union étudiante du Québec.
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