Nous relevons notamment celles visant à accroître l’accessibilité aux études universitaires, à favoriser la réussite de toutes et tous, à réaffirmer la liberté académique et l’autonomie universitaire, à assurer un financement stable et à long terme des établissements universitaires et à enrayer la compétition qu’ils se livrent depuis plusieurs années.

Nous saluons de plus la volonté qui se dégage de la réflexion de mieux valoriser la recherche et d’affirmer la nécessité de développer les services à la collectivité, ce troisième et dernier volet – néanmoins essentiel – de la mission universitaire.

Enfin, nous endossons les conclusions sur le besoin de colliger des données sur l’activité des établissements. Nous pensons notamment à la collecte d’informations sur la fréquentation des programmes et la diplomation, sur les activités de recherche et sur les services aux diverses collectivités fournis par chaque établissement. Nous considérons indispensable de colliger des données sur les étudiant.e.s, les professeur.e.s et sur tous les autres groupes de personnel. Seule une vision d’ensemble du réseau peut soutenir l’élaboration de politiques durables en matière d’enseignement supérieur.

Le mémoire est disponible ici:

https://fpcsn.qc.ca//wp-content/uploads/2020/11/memoire-fp-luniversite-quebecoise-du-futur-memoire-fp-csn-final.pdf

Et voici quelques extraits:

1. Le financement : public, adéquat, prévisible et équitable

Le paramètre principal du financement du fonctionnement des universités, soit l’étudiant en équivalence au temps plein (EETP), a depuis longtemps perdu de sa pertinence devant les réalités contemporaines des étudiants et étudiantes (Conseil supérieur de l’éducation, 2013). Réalités que le document de réflexion reflète d’ailleurs (p. 23) et c’est pourquoi nous recommandons la révision de la formule de financement des universités. Nous reconnaissons que le remplacement de la table CLARDER par l’outil de classification académique aux fins de financement (CAFF) a enrayé quelques iniquités entre les divers domaines d’études, mais le problème du poids de l’effectif étudiant (plus de 90 %) pour les fins de la répartition du financement entre les établissements demeure entier.

2. Le rapprochement avec le milieu

Nous croyons essentiel de soutenir le rapprochement de l’université avec son milieu. Nous considérons toutefois qu’il faut en établir les conditions et modalités puisque les formes que peut prendre ce rapprochement ne sont pas définies a priori et parce qu’il comporte le risque de miner l’autonomie et le fonctionnement des universités. Il serait par ailleurs recommandé de tenir compte de la diversité des milieux, de ne pas uniquement associer, implicitement ou explicitement, ce rapprochement dans l’esprit d’une relation entre universités et entreprises (ou, plus spécifiquement, des corporations ayant en vue le profit), pour intégrer dans la réflexion la multiplicité et diversité des associations, entreprises et institutions qui composent le milieu géographique, intellectuel et social dans lequel s’inscrivent les universités.

3. La coordination du réseau universitaire

L’objectif d’une loi-cadre est de définir les assises du contrat social entre les universités et la société québécoise et le cadre de référence entre les universités et l’État (en ce qui a trait au financement public notamment). La loi-cadre permettra de plus d’enchâsser dans un texte législatif l’autonomie universitaire et la liberté académique, deux fondements essentiels à la raison d’être de l’université et à la réalisation de sa mission. Par ailleurs, un conseil des universités permettrait d’avoir une plus grande transparence quant aux redditions de compte et aux données diverses au sujet des établissements universitaires.

4. La gestion collégiale

Nous pensons que la réflexion qui s’amorce doit aussi porter sur les moyens de renforcer la gestion collégiale voire même de la refonder pour inclure, dans les instances, la voix des groupes qui ont historiquement été laissés pour compte, soit celles du personnel de soutien et du personnel professionnel.

5. L’internationalisation et les technologies : pourquoi et pour qui?

Nous notons que le document de réflexion fait l’impasse sur le projet eCampus, un projet redouté par plusieurs considérant que ses visées, sa gouvernance, son impact sur le réseau en général et les établissements en région en particulier, etc., sont, encore à ce jour, indéfinies. Pour la CSN, l’implantation et le développement de nouvelles technologies de l’information, en particulier de diverses formes d’enseignement à distance, doivent non seulement être remis en question : l’implantation et le développement doivent se faire « dans le respect strict de la mission principale des universités et des cégeps, de la liberté académique et du droit de propriété intellectuelle des enseignantes et des enseignants. » Nous suggérons que cette mise en garde est toujours pertinente.

6. Santé mentale et qualité de vie au travail ou aux études

Si le gouvernement du Québec vise à répondre positivement aux recommandations du comité, il faudra absolument que le financement soit à la hauteur de ces objectifs, sinon ce sera une route directe vers l’aggravation des problèmes de santé mentale et d’épuisement professionnel prévalant déjà dans le réseau universitaire.

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