Le réseau est en crise depuis trop longtemps
Lors de cette rencontre, les organisations syndicales ont rappelé au ministre que le secteur de la santé et des services sociaux était en crise bien avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Les arrêts de travail atteignent des sommets depuis des mois, aussi bien pour des raisons physiques que psychologiques, forçant même des travailleuses et travailleurs à quitter le réseau. Cela illustre l’urgence de travailler paritairement pour identifier des solutions pour assurer la santé et sécurité au travail du personnel.
La pandémie montre la faiblesse de notre régime de SST
Plus de 17 000 travailleuses et travailleurs du réseau ont été infectés par le virus jusqu’à maintenant, ce qui démontre que le régime actuel ne permet pas de bien les protéger. Pourtant, aucun changement de stratégie n’est prévu par la CNESST et le gouvernement pour mieux protéger les travailleuses et travailleurs.
La CNESST et le gouvernement doivent agir en prévention
« Il n’y a pas de quoi être fier du bilan de la première vague dans le réseau. Ça prend un virage à 180 degrés pour que les travailleuses et travailleurs cessent d’être infectés alors que la deuxième vague frappe le Québec. Pour ça, il faut que la CNESST intervienne dans les établissements et que la modernisation du régime de SST du ministre Boulet ait comme seul objectif celui de mieux protéger le personnel », expliquent les représentant-es syndicaux.
Citations :
« La santé physique et psychologique des salarié·e·s du RSSS a grandement souffert de la crise actuelle, s’ajoutant à la surcharge de travail déjà bien présente avant l’éclatement de la pandémie. Le réseau a besoin de mécanismes de prévention reconnaissant les risques élevés sur la santé de nos membres. Si le projet de loi sur la modernisation du régime de santé et sécurité du travail accorde quelques avancées en prévention, ceux-ci s’accompagnent de reculs injustifiés pour la réparation, en plus d’être timide pour ce qui est de la protection de la santé psychologique des salarié·e·s. » – Véronic Lapalme, deuxième vice-présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
« La première vague a pris tout le monde par surprise, mais ce n’est pas le cas de la deuxième vague. Elle était prévisible et nous sommes en droit d’espérer que le ministre et les directions d’établissements prennent tous les moyens nécessaires pour protéger le personnel qui doit passer à travers ce qui les attend. C’est une question de sécurité tant pour le personnel que pour la population qui aura besoin de recevoir des soins. » – Claire Montour, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ)
« On ne plus attendre plus longtemps ! La CNESST doit dès maintenant utiliser ses pouvoirs pour agir en prévention. Elle doit miser sur la transparence dans la transmission des données et débarquer dans les établissements pour inspecter les milieux de travail. Elle doit lancer le mot d’ordre qu’on passe à l’action contre la transmission par voie aérienne. Ça presse si on veut éviter une autre catastrophe ! » – Judith Huot, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
« Il n’y a rien de plus angoissant pour un travailleur que de se retrouver avec un collègue contaminé sur les lieux de travail, alors qu’il a appliqué les procédures de prévention recommandées. Cela signifie que le couperet peut tomber à tout moment pour n’importe quel travailleur. Il n’est pas normal qu’un travailleur ait à craindre des directives de peur qu’elles ne lui coûtent sa santé. Le réseau de la santé va flancher si Québec ne renforce pas les mesures nécessaires pour protéger ses travailleurs. Investir dans la prévention n’est pas un luxe, mais une nécessité pour passer à travers cette crise. » – Christian Naud, Responsable du dossier politique de la santé et sécurité au travail à la Fédération des professionnèles (FP-CSN)
« En l’absence d’une véritable culture de prévention dans le réseau de la santé au Québec, on ne peut s’étonner de l’ampleur de la catastrophe de la COVID-19. Dans certains secteurs autres que celui de la santé, l’énergie qu’a déployée la CNESST pour assurer un déconfinement sécuritaire est louable. Ce qui est par contre désolant, c’est que les professionnelles en soins, qui sont en première ligne auprès des patients, peinent autant à avoir accès à un inspecteur pour s’assurer que leurs milieux de travail sont sécuritaires ! Il faut un réel coup de barre en prévention, nos attentes sont très élevées ! » – Linda Lapointe, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
« Depuis le début de la pandémie, les travailleurs et les travailleuses de la santé et des services sociaux sont placés dans des situations qui les mettent à risque de contracter ou de transmettre la COVID-19, à cause de l’improvisation et du manque de transparence du Ministère de la Santé et des Services sociaux, de la pénurie du personnel, du délestage d’un département à un autre, d’un centre à un autre et du manque d’équipement de protection individuelle efficace. Il en revient à la CNESST de se détacher des directives de la santé publique et d’intervenir afin d’imposer aux employeurs du réseau le respect de la LSST et particulièrement l’application de l’article 51 qui doit s’interpréter en se basant sur l’obligation de précaution envers les travailleurs et les travailleuses du réseau dans l’exercice de leur travail par les employeurs. » – Frédéric Brisson, président CPAS SCFP-FTQ
« On ne le répètera jamais assez, la prévention est la clé du contrôle des infections, comme des autres problèmes touchant la santé et la sécurité au travail. Or, la CNESST, qui aurait dû être un agent mobilisateur lors de la première vague de la COVID-19, a négligé son rôle. Pourtant, les organisations syndicales ont talonné la Commission pour demander un déploiement supplémentaire de ressources sur le terrain, pour multiplier le nombre d’inspections et pour exiger plus de transparence dans la transmission des données reliées à la COVID-19. Ces mesures, qui ont fait cruellement défaut, auraient pu permettre de réduire l’ampleur de la tragédie. » – Jennifer Genest, vice-présidente au service aux membres du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ)
Renseignements: Mathieu Le Blanc, Conseiller aux communications et aux relations publiques (APTS), 514-609-2906, MLeBlanc@aptsq.com ; Claude Girard, Conseiller en communication (FSQ-CSQ), 514-237-4432, girard.claude@lacsq.org ; Hubert Forcier, Conseiller à l’information (FSSS-CSN), 514-209-3311, Hubert.Forcier@csn.qc.ca ; Chu Anh Pham, Conseillère aux communications (FP-CSN), 514 216-2017, chuanh.pham@csn.qc.ca ; Marie Eve Lepage, Conseillère syndicale, service Communication (FIQ), 418 928-9670, melepage@fiqsante.qc.ca ; Sébastien Goulet, Conseiller syndical, Service des communications (SCFP-FTQ), 438-882-3756, sgoulet@scfp.ca ; Benoit Hamilton, Conseiller aux communications et au développement de projets (SQEES-FTQ), 514-347-9836, B.Hamilton@sqees.ca
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