Alors qu’un débat électoral organisé par le Barreau du Québec aura lieu ce soir entre des candidats des différents partis, les syndicats d’avocates et d’avocats de l’aide juridique affiliés à la CSN souhaitent y voir discuter les enjeux relatifs à l’accessibilité au système de justice du Québec, lequel est plombé, comme plusieurs secteurs, par les problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre.

En ce sens, ils demandent aux candidates et aux candidats de se prononcer en faveur de la parité salariale entre les avocats de l’aide juridique et les procureur-es de la Couronne, corolaire de l’équilibre entre la poursuite et la défense sur lequel repose notre système de justice.

« Notre système de justice est aux prises avec d’importants problèmes de recrutement qui minent l’accès à la justice pour la population québécoise, notamment les plus démuni-es », fait remarquer Laurence Côté-Lebrun, présidente du Syndicat des avocates et avocats de l’aide juridique du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. « On ne peut se permettre d’avoir deux classes d’avocats payés par le même employeur, à savoir le gouvernement du Québec, et de donner aux personnes portant l’accusation au nom de l’État de meilleures conditions salaires qu’à celles défendant les citoyennes et les citoyens qui n’ont pas les moyens financiers d’assumer les coûts de leur défense. »

« Les avocates et les avocats de l’aide juridique seront au cœur de réformes dont l’actualité des derniers mois a démontré toute la nécessité », ajoute la présidente du syndicat de Montréal et de Laval, Justine Lambert-Boulianne. « C’est le cas de l’ensemble des avocates et avocats œuvrant en droits de la jeunesse, dans la foulée des recommandations du rapport Laurent ainsi qu’au sein des programmes d’appui aux victimes de violence conjugale ou sexuelle à la suite du rapport Rebâtir la confiance. Si le prochain gouvernement souhaite attirer et garder les atouts nécessaires pour ces chantiers majeurs pour la société québécoise, il doit reconnaître la parité salariale de l’aide juridique avec la Couronne, maintes fois renouvelée au fil des conventions collectives. »

« Il appert que le Conseil du trésor n’a pas obtenu les mandats nécessaires pour s’engager noir sur blanc à maintenir cette parité », regrette pour sa part Sandrine Malo, vice-présidente de la région des Laurentides et de Lanaudière. Voilà pourquoi nous demandons au ministre de la Justice sortant ainsi qu’aux autres candidats de s’engager fermement, lors du débat ce soir, à soutenir la parité salariale entre les avocats de l’aide juridique et ceux de la Couronne au sein du prochain gouvernement. »

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