Devant la menace de sanctions disciplinaires à l’endroit d’avocates et d’avocats des services d’aide juridique de la région de Montréal et de Laval, ceux-ci exerceront leur droit de grève à compter d’aujourd’hui, et ce, jusqu’au 27 décembre prochain.

Les services de garde et de visio-comparution de l’aide juridique pour tout le Québec étant assumés, lors des journées fériées, par les avocats et avocates de la région montréalaise, c’est l’ensemble des opérations de la Commission des services juridiques qui s’en trouvera affecté pendant le temps des Fêtes.

Cette semaine, l’employeur a d’abord interpellé le Tribunal administratif du travail pour tenter d’empêcher toute forme de moyens de pression pendant la période des Fêtes. Il a ensuite fait volte-face et décidé d’imposer des horaires de travail pour les jours fériés à venir, menaçant de sanction disciplinaire tout avocate ou avocat qui se montrerait indisponible pour assurer de telles assignations, alors que leur convention collective le leur permet clairement.

« Nous refusons de laisser libre cours à une telle intimidation envers les avocates et avocats que nous représentons », de déclarer Me Justine Lambert-Boulianne, présidente du Syndicat des avocats et avocates de l’aide juridique de Montréal et Laval-CSN. « Nous n’avons d’autre choix que de protéger collectivement les membres de notre syndicat qui sont directement menacés de telles représailles par notre employeur. »

« Dans le contexte de crise que vit actuellement le système de justice, il est étonnant que la partie patronale et le Conseil du trésor ne choisissent pas plutôt de régler, pour de bon, le dossier des avocates et avocats de l’aide juridique en maintenant les conditions de travail qu’ils ont acquises et renouvelées depuis plus de 30 ans. Ils semblent préférer traiter avec mépris les acteurs de première ligne de notre système de justice plutôt que d’assurer la protection des plus vulnérables et éviter les bris de service majeurs », ajoute Me Lambert-Boulianne.

La parité salariale en jeu

Rappelons qu’au cours 30 dernières années, le principe de parité salariale entre les avocates et avocats de l’aide juridique et les procureurs de la Couronne a toujours été reconduit avec Québec. Lors de la toute dernière négociation, cette parité salariale avait été retrouvée au tout dernier jour de la convention collective, soit le 31 décembre 2019.

Malgré un litige devant les tribunaux, les procureurs de la Couronne ont tout de même convenu avec le gouvernement, en décembre dernier, d’un règlement temporaire prévoyant des augmentations de 10 % sur quatre ans pour les procureurs de la Couronne.

En dépit de cette entente avec les avocates et avocats de la Direction des poursuites criminelles et pénales, Québec refuse d’accorder les mêmes hausses salariales aux avocats de l’aide juridique, restant campé sur des offres de 2 % par année sur trois ans.

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