Profitant du passage du ministre de la Santé, Christian Dubé, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), les organisations syndicales en santé et services sociaux ont voulu lui rappeler que sa réforme est tout, sauf santé! Depuis le dépôt du projet de loi créant l’agence Santé Québec, les organisations syndicales multiplient les dénonciations face à une réforme centralisatrice, antidémocratique et qui offre une place de choix au privé en santé. « L’absence d’écoute et de dialogue social du ministre est déplorable. Sa réforme va à l’encontre de solutions qui font largement consensus de la part des intervenant-e-s du terrain et du milieu de la recherche », lancent d’une seule voix Robert Comeau de l’APTS, David Bergeron-Cyr de la CSN, Réjean Leclerc de la FSSS-CSN, Isabelle Dumaine de la FSQ-CSQ, Jessica Goldschleger de la FP-CSN, Françoise Ramel de la FIQ, Fanny Demontigny du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP), Martin Trudel du SPGQ et Sylvie Nelson du SQEES-FTQ.
Plusieurs dizaines de militant-e-s et de membres des organisations syndicales en santé et services sociaux étaient aux abords du Palais des congrès de Montréal pour accueillir le ministre Dubé invité à prendre la parole devant des membres issu-e-s de la communauté des affaires. Le réseau de la santé et des services sociaux sera frappé de plein fouet par une énième réforme et les expériences du passé devraient allumer de nombreux voyants rouges sur le tableau de bord du ministre Dubé. « La visite du ministre Dubé devant la CCMM n’est pas sans intérêt. Alors que monsieur Dubé rencontre les gens du milieu des affaires, il refuse de rencontrer ceux et celles qui sont concerné-e-s au premier chef, les travailleur-euse-s du réseau. Par ailleurs, dans sa réforme, l’ouverture sans précédent du privé aux services publics est hautement préoccupante. Qu’est-ce que ça va lui prendre pour comprendre que ce n’est pas d’une réforme de structure que les Québécois-e-s ont besoin? La population veut avoir accès à de meilleurs soins et services, et ce, dans un réseau public, gratuit et accessible », de poursuivre les porte-parole.
Pour les organisations syndicales, ni la voix des citoyen-ne-s ni celles des travailleur‑euse‑s ne sont prises en compte actuellement par le ministre Dubé. « Comment peut-il lancer une réforme d’une telle ampleur dans le réseau de la santé et des services sociaux en réfutant les nombreuses questions sur la centralisation accrue qui éloignera la prise de décisions du plancher, sur l’insuffisance des mécanismes de reddition de compte et sur l’ouverture inédite à la privatisation? Ni l’offre de soins et de services, ni les listes d’attentes, ni les problèmes de pénurie de main-d’œuvre ou ni la capacité du réseau d’attirer et de retenir du personnel en santé et services sociaux ne seront améliorés dans la forme actuelle de sa réforme. Que le ministre se le tienne pour dit, nous ne lâcherons pas le morceau! Pour le bien des travailleur-euse-s et celui des patient-e-s du Québec ».
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