Une fédération à l’avant-garde

Le droit à la syndicalisation des professionnèles n’a pas été acquis sans difficulté. Après plusieurs luttes, c’est en 1964 que des syndicats de professionnèles nouvellement fondés arrivent, avec l’aide de la CSN, à faire inclure leur droit à la syndicalisation dans le Code du travail québécois. C’est aussi en 1964 que naît la Fédération des professionnèles, majoritairement composée à l’origine d’ingénieurs et de cadres. Elle se donne le mandat de développer un syndicalisme qui défend et fait la promotion des intérêts professionnels ainsi que des conditions de travail qui peuvent permettre de réaliser pleinement le travail des professionnèles.

La fédération a souvent été la première à aborder des sujets controversés et à défendre de nouveaux droits :

  • L’un de ses syndicats affiliés, le SPPASQ (aujourd’hui le STEPSQ), a été le premier, en 1978, à lancer le débat sur l’équité salariale dans le secteur public.
  • Le comité de condition féminine de la FP a été l’un des premiers à documenter la violence psychologique au travail. Une recherche, réalisée en 1993, a permis d’introduire une clause dans les conventions collectives du secteur de la santé et des services sociaux prévoyant pour les parties locales l’obligation de convenir d’une politique pour contrer cette violence dans les établissements.

Au fil des ans, la FP a développé son expertise et établi sa crédibilité. Mentionnons qu’elle a été le seul regroupement syndical de professionnèles à se faire entendre par l’Office des professions du Québec lors de la vaste consultation qu’il a menée en 1996 sur la réforme du Code des professions.

Dès le milieu des années 1990, la FP a été l’une des premières organisations syndicales à être proactive sur les questions relatives à l’apport des syndicats à l’organisation du travail. Ces interventions se sont traduites par l’introduction d’une clause concernant l’organisation du travail dans la convention collective du secteur de la santé et des services sociaux.

De la FPPSCQ à la Fédération des professionnèles

En 1999, les membres de la fédération, qui s’appelait alors la Fédération des professionnels et professionnelles salariés et des cadres du Québec (FPPSCQ), ont adopté un nouveau nom : la Fédération des professionnèles. Ce néologisme développé avec la linguiste Céline Labrosse privilégie un modèle de rédaction non sexiste et est construit sur le modèle de « un fidèle, une fidèle ». Le document La modification de l’appellation de la Fédération des professionnels et professionnelles salarié-es et des cadres du Québec explique la démarche de Mme Labrosse.

Aujourd’hui, la FP regroupe plus de 10 000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, éducation, organismes gouvernementaux, sociétés publiques, aide juridique, organismes communautaires, médecines non conventionnelles.

En 2014, la FP célébrait son 50e anniversaire. À cette occasion, elle a publié un ouvrage intitulé Fragment d’histoire – Être FP, c’est s’appartenir depuis 50 ans