Ce groupe de travail n’avait pas siégé depuis 2012 et sera donc relancé cet automne, tel que confirmé dans une lettre émanant de la Direction de la planification de la main d’œuvre du ministère. « C’est une excellente nouvelle, rappelle Nancy Corriveau, vice-présidente de la Fédération des professionnèles de la CSN. Nous avons été très proactif pour nous assurer que les psychologues du réseau soient entendus. Ce n’est peut-être pas un geste d’éclat qui marquera les esprits, mais c’est le genre de chose qui fait avancer concrètement un dossier qui semblait bloqué depuis trop longtemps. Le ministère sait que nous avons une expertise chez les professionnels en soins psychologiques, que nous sommes un interlocuteur crédible et une organisation bien préparée. C’est ce qui nous distingue et qui fait notre force ».
En effet, d’importants problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre persistent au sein du réseau de la santé et des services sociaux et la CSN poursuit ses interventions pour améliorer la situation. Le MSSS consent d’ailleurs à ce que « les divers partenaires se consultent afin d’élaborer des solutions qui assureront une main d’œuvre de qualité en quantité suffisante ».
Ce comité permettra d’alimenter les réflexions du ministère sur les différents enjeux liés à l’attraction et à la rétention des psychologues dans le réseau public. Déjà, la CSN a identifié plusieurs pistes de solution, dont l’amélioration de la prime aux psychologues, l’organisation du travail, l’encadrement des stages ou encore la rémunération de l’internat.
Garantir l’accès à la psychothérapie
La CSN insistera également pour accroître le rôle du réseau public dans l’offre de soins psychologiques et d’en améliorer l’accessibilité pour la population. Moins ces services sont accessibles et plus les gens doivent se tourner vers le privé. Pourtant, trop de gens n’ont pas les moyens d’obtenir des services au privé. Un véritable accès aux soins psychologiques est une question de dignité humaine.
La promotion d’une offre publique en soins psychologiques permettrait d’augmenter la place de spécialistes de certains troubles mentaux et de mieux faire connaître l’apport de ces professions.
La CSN appuie en ce sens l’avis de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) et celui du Commissaire à la santé et au bien-être qui recommandait, en 2012, d’inclure la psychothérapie dans le panier de services publics pour s’assurer d’un accès « équitable » à ces soins.
La santé mentale : des coûts pour la société
Selon l’INESSS, le coût direct et indirect des troubles mentaux représente 3,4 % du PIB canadien, notamment en raison des absences au travail. Il y a donc lieu de s’attaquer à ce problème. Pour ce faire, la CSN souhaite renforcer la place de la psychothérapie. En ce sens, elle appuie la position de l’INESSS, qui estime que la psychothérapie permet de diminuer le nombre de rechutes. Pour la CSN, l’approche curative, entre autre, par la prise de médication uniquement, n’est pas la seule qui doit être mise de l’avant pour améliorer l’état de santé de la population.
Rétention des psychologues dans le réseau public
Sur le strict plan salarial, certains enjeux persistent et défavorisent la rétention du personnel dans le réseau public. Il est à noter qu’en pratique privée, la rémunération demeure avantageuse pour les psychologues, en comparaison du réseau public, ce que reconnaît le ministère. La CSN estime donc qu’il faut mettre rapidement en place des mesures pour accentuer l’offre de soins psychologiques dans le secteur public.
Parmi les autres pistes de solution, la rémunération de l’internat des doctorants en psychologie pourrait favoriser l’embauche de psychologues dans le réseau. En effet, les internes québécois sont les seuls en Amérique du Nord à ne pas être rémunérés lors de la dernière année de leur doctorat, alors que les internes canadiens gagnent en moyenne 30 000$.
La CSN continuera donc d’intervenir dans les prochains moins pour améliorer les conditions de travail des psychologues du réseau public de santé et de services sociaux et pour améliorer l’accès aux soins pour la population québécoise. Il est primordial de mieux faire connaître cette profession à la population qui est d’un apport inestimable pour notre réseau public.
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