Quoi qu’on en dise, la situation actuelle du réseau de l’enseignement supérieur ne permet pas de poursuivre une augmentation significative du niveau de scolarité de la population québécoise et de favoriser l’accès aux formes les plus élevées du savoir à toute personne qui en a la capacité. Cela doit devenir une priorité ! À cet effet, nous proposons des actions, tirées du rapport produit par le Collectif des États généraux de l’enseignement supérieur, pour accroître l’accessibilité aux études supérieures et le financement des établissements, améliorer le modèle administratif des réseaux collégial et universitaire ainsi que lutter contre la précarité.
Le gouvernement a prétendu à maintes reprises que les coupes imposées se feraient sans affecter l’accessibilité aux études et la qualité des services : au contraire, celles-ci ont imposé une pression financière importante sur les services offerts à la communauté étudiante et sur les conditions des travailleuses et des travailleurs du milieu. Toutes les actrices et tous les acteurs de l’enseignement supérieur sont catégoriques : il y a un besoin criant de financement supplémentaire! D’ailleurs, le sous-financement des cégeps et des universités et l’obligation qui leur est imposée de maintenir l’équilibre budgétaire accentuent l’affaiblissement des réseaux. Le mode de financement, notamment la répartition et l’allocation des sommes, autant dans les réseaux collégial qu’universitaire, demeure un facteur d’imprévisibilité et de disparité entre les différents établissements. Nous dressons donc parmi nos priorités un financement stable et à la hauteur des besoins qui sont grandissants.
Par ailleurs, l’ingérence d’organismes et de membres externes dans les processus démocratiques internes des institutions d’enseignement supérieur est préoccupante. Le gouvernement devrait privilégier des mesures qui favorisent une plus grande collégialité et une représentation prépondérante de l’ensemble des membres des communautés collégiale et universitaire au sein de toutes les instances décisionnelles et consultatives. À cet effet, un Conseil des universités du Québec (CUQ) doit être constitué pour permettre d’assurer une cohérence quant au développement et à l’amélioration du système universitaire en évitant que certains établissements se retrouvent en position d’iniquité par rapport à d’autres.
Enfin, le réseau de l’enseignement supérieur évolue dans un contexte où différentes formes de précarité sont en croissance. Le stress lié aux études, la surcharge de travail, l’isolement et l’endettement affectent significativement la santé psychologique de la communauté étudiante – communauté présentant un taux d’idéations suicidaires supérieures à celui de la population générale. Cette situation est alarmante. Les différents corps d’emploi du réseau de l’enseignement supérieur sont également affectés par cette problématique. Cela résulte des conditions de travail qui se sont alourdies et de la précarité d’emploi grandissante qui soulève de vives inquiétudes. Ce sont les communautés collégiale et universitaire qui se retrouvent à bout de souffle; les décideurs politiques doivent s’attarder à ce fléau.
Les communautés collégiale et universitaire interpellent la société québécoise pour que l’enseignement supérieur devienne un enjeu de l’actuelle campagne électorale. Il importe de redonner au réseau de l’enseignement supérieur la possibilité de remplir sa mission et d’assurer des environnements d’études et de travail de qualité. Des solutions concrètes existent !
Le Collectif des États généraux de l’enseignement supérieur
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