De retour au travail après avoir débrayé pendant les cinq derniers jours, les membres du Syndicat des avocates et avocats de Montréal et Laval-CSN se sont vite retrouvés en assemblée générale. C’est à 97 % que la centaine d’avocates et avocats présents ont renouvelé leur mandat de grève, se dotant ainsi de dix jours de grève supplémentaires qui pourraient être utilisée à tout moment.
« Nous avons été choqués d’apprendre qu’aucun membre de la direction du Centre communautaire juridique de Montréal et Laval (CCJM) ne s’est montré volontaire pour répondre aux services de garde téléphoniques et de visio-comparution, alors que le Centre avait la responsabilité de tout le Québec pendant le congé des Fêtes. Cette situation a entraîné d’importantes ruptures de services », a déclaré la présidente du syndicat, Me Justine Lambert-Boulianne.
À deux jours de Noël, plusieurs avocates et avocats ont été menacés par le CCJM de sanctions disciplinaires s’ils ne se montraient pas disponibles en fonction des horaires des Fêtes imposés par l’employeur. Certains d’entre eux, présents à l’assemblée, ont témoigné avoir directement reçu de telles mises en garde par leur supérieur.
À l’instar de leurs collègues des syndicats CSN des Laurentides, de Lanaudière, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Ile-de-la-Madeleine, les avocates et avocats de la région montréalaise sont sans convention collective depuis le 31 décembre 2019. Les négociations achoppent avec Québec, qui refuse de reconduire les modalités assurant la parité salariale entre les avocats de l’aide juridique et leurs collègues de la Couronne.
« Notre système de justice craque de partout, en bonne partie en raison des mauvaises conditions de pratique de ses principaux intervenants. En refusant la parité salariale aux avocates et avocats de l’aide juridique, le gouvernement remet directement en question le principe d’équité entre la poursuite et la défense au sein même du giron public – pendant que la direction du CCJM et de la Commission des services juridiques, incapables d’assurer le respect des droits élémentaires des citoyennes et des citoyens pendant cinq jours, menacent leurs avocats de sanctions disciplinaires », dénonce Me Lambert-Boulianne.
« Il est difficile de comprendre comment le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, et sa collègue du Trésor, Sonia LeBel, peuvent cautionner de telles pratiques, alors que tous deux se sont prononcés en faveur de la parité salariale entre les avocats de l’aide juridique et ceux de la Direction des poursuites criminelles et pénales.
AUTRES ACTUALITÉS
PL15 : L’association professionnelle des sages-femmes réclame une place en commission parlementaire
Au moment où s’amorcent, à l’Assemblée nationale, les consultations particulières et les audiences publiques sur [Lire la suite...]
PL15 : Les syndicats de la santé établissent les bases du dialogue
À l’aube des consultations parlementaires sur le projet de loi 15 du ministre de la [Lire la suite...]
En grève, les avocats et avocates de l’aide juridique interpellent Sonia LeBel à Trois-Rivières
Toujours sans entente avec Québec, les avocates et avocats de l’aide juridique ont manifesté, ce [Lire la suite...]